Sa position de carrefour climatique et son réseau hydrographique dense confèrent au territoire du Morvan un patrimoine naturel riche et original. Celui-ci a par ailleurs été façonné par les activités agricoles et forestières. En effet, la forêt, aujourd’hui marquée par des plantations récentes de résineux, est caractéristique de l’identité paysagère morvandelle et concentre des peuplements typiques. Le bocage, en recul depuis cinquante ans, et les prairies, sont également des éléments forts de la ceinture morvandelle qui présentent un grand intérêt écologique et constituent une trame verte remarquable. Le Morvan abrite aussi une multitude de zones humides remarquables et fragiles (ruisseaux de tête de bassins, prairies para-tourbeuses, tourbières, etc.) associées à de nombreux milieux aquatiques.
En France, l’approche Trame Verte et Bleue (TVB) est issue du Grenelle de l’environnement. La loi dite « Grenelle II » (loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010), portant engagement national pour l’environnement, et ses décrets d’application, établissent la mise en place de cette TVB au niveau régional (décret n° 2016-1071 du 3 août 2016) par le biais d’un Schéma Régional de Cohérence Ecologique. Ce dernier, adopté en 2015 pour la Bourgogne, est un document cadre qui oriente les stratégies et les projets d’aménagement du territoire. Il a pour objectif d’assurer
la préservation et la remise en état des continuités écologiques terrestres et aquatiques afin que celles-ci continuent à remplir leurs fonctions et à rendre des services utiles aux activités humaines. Il sera intégré au Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires (SRADDET) en cours d’élaboration.
La Trame Verte et Bleue réalisée à l’échelle de la Bourgogne met en évidence que la quasi totalité du Parc représente un réservoir de biodiversité et une zone à forte capacité de déplacement des espèces. En effet, l’absence de grandes infrastructures routières et ferroviaires à l’intérieur du massif, et l’occupation du sol essentiellement forestière et prairiale, permet une grande mobilité des espèces. Néanmoins, cette analyse faite à l’échelle régionale est à reconsidérer pour certaines sous-trames: La trame bleue, et notamment sa composante cours d’eau, fait exception car de nombreux aménagements humains passés ou actuels altèrent la continuité écologique. La sous trame forestière est également marquée par une discontinuité liée à la transformation de grandes surfaces en monoculture de résineux, ce qui a aussi des conséquences sur la trame de vieux bois.
En périphérie du massif, au nord et à l’Est du Parc, des grandes infrastructures diminuent la capacité de déplacement de la faune terrestre entre Morvan, Auxois et Charolais (autoroute A6, ligne TGV). À l’intérieur du massif, et entre territoire du sud et du nord de la Bourgogne, le territoire du Parc peut être considéré comme un espace globalement peu fragmenté comme le conclut la modélisation régionale. Ce n’est plus la réalité lorsqu’on s’intéresse de plus près à certaines problématiques. Des études précises restent à faire.
La conservation et l’amélioration de cette forte capacité de déplacements des espèces sur le territoire est un enjeu fort pour la biodiversité du Parc.L’occupation du sol du Parc naturel régional du Morvan peut être décomposée en différentes trames, en fonction du type d’espèces que les milieux peuvent abriter. On distingue cinq trames sur le territoire du Parc : forestière, aquatique et humide, prairial, affleurements rocheux, espaces anthropiques et milieux souterrains naturels. La mosaïque paysagère du territoire couvre ces différentes trames.
Pour en savoir plus : Diagnostic territorial (charte 2020-2035)
