L’EAU, UN ENJEU VITAL POUR LE MORVAN
Dans la charte 2020-2035, l’eau est définie comme un enjeu majeur pour notre territoire dans un contexte de changement climatique indiscutable. Le Morvan va-t-il progressivement vers un climat plus chaud, de type méditerranéen d’ici la fin du siècle ?
Dans le Morvan la température a augmenté d’environ 1,5°C depuis les années 60, les pluies moyennes annuelles sont restées stables mais se sont réparties différemment modifiant le débit des cours d’eau. La hausse de l’évapotranspiration, provoquée par des étés plus chauds est sans doute à l’origine de cette diminution marquée. Les modèles climatiques hydrologiques prédisent à l’horizon 2050, avec un scénario médian d’émissions de Gaz à Effet de serre, que les débits moyens pourraient diminuer de -13 % et les débits du mois d’août de -52 %.
Il semblerait donc que nous soyons déjà dans la situation simulée pour 2050 par la moyenne des modèles !
Pour tenir compte de ces projections alarmistes mais très probables, il est nécessaire de se projeter dans des scénarios de partage de la ressource et de réduction de la consommation.
Les massifs de montagne en général et le Morvan en particulier, ont la réputation d’être des châteaux d’eau, mais jusqu’à quand ? Il faut que les sols, les zones humides, jouent pleinement leurs rôles fonctionnels de captation et de restitution. Lorsque la pluie ne tombe plus pendant plusieurs mois, les milieux naturels ne peuvent compter que sur l’eau contenue, en quantité limitée, dans les sols des versants et des zones humides ainsi que dans les fractures de la roche mère.
Est-ce que la recharge hivernale suffira à reconstituer des réserves pour l’été (ressources profondes, sols, réservoirs) ? Quelles trajectoires agricoles et forestières adopter pour en diminuer l’impact ?
C’est une problématique globale et complexe, où tous les secteurs sont impactés : les milieux naturels, l’agriculture, la forêt, l’eau potable, le tourisme, les étangs, l’hydroélectricité notamment.
C’est sur la base de ses constats alarmants que le président du Parc a saisi notre Conseil scientifique pour tenter de répondre à ces questions qui deviennent quotidiennes et préoccupantes pour le Morvan.
Contact : , tél. : 03 86 78 79 23